Une chose est certaine, la pandémie n’a aucunement ralenti l’ardeur de la formation norvégienne Enslaved. Les musiciens n’ont pas profité de la PCU scandinave et se sont tout simplement demandés ce qu’ils pouvaient faire pour passer le temps. Lancement de l’album Utgard en octobre 2020, quelques concerts web qui ont été ensuite lancés sous différents formats pour égayer l’amateur commun et en octobre 2021, un mini-album. 

Avec Caravans to the Outer Worlds, Enslaved continue son périple de sorties musicales pertinentes. L’objectif avec ce mini-album est de proposer une trame musicale qui combine le passé du groupe avec son présent, en plus d’y aller avec ce que le futur annonce pour les musiciens d’Enslaved.

Ce mini-album propose 4 pièces et cet enregistrement pourrait se diviser en deux portions. Dans un premier temps, il y a les deux pièces plus viandées que sont Caravans to the Outer Worlds et Ruun II – The Epitaph. Pour les deux autres, nous avons droit à des “intermèdes” avec Intermezzo I – Lönnlig Gudlig et Intermezzo II – The Navigator.

La chanson titre est celle qui déménage le plus, celle qui place l’auditeur en mode satisfaction car nous retrouvons le Enslaved que nous apprécions avec une certaine hargne tout en proposant des touches plus progressives.

Avec le sifflement du vent, nous passons vers un passage à la basse. Les effets de clavier englobent l’ambiance, avec une ligne sur les high-hats. Portion plus explosive par la suite, nous tombons dans des contrées plus connues, surtout avec la voix de Grutle qui se veut antique et crapaudienne. Avec finesse, nous suivons d’habiles lignes progressives pour reprendre avec cette hardiesse à la voix.

Pièce magistrale, la partie médiane se veut aussi surprenante que le reste avec une guitare acoustique sur un fond venteux qui nous permet d’entendre une voix sage, question de replonger dans un passage juste assez cosmique.

Sur Ruun II: The Epitaph, le groupe nous enligne une guitare acoustique qui sera accompagnée par un riff de type bourdonnement, sur l’électrique. Une longue série de coups de semonce aux percussions servira à une ouverture complète vers une autre partie plus ambiante et reposante. La progression musicale se dirige une fois de plus vers des trucs apaisants, faisant de Ruun II une pièce d’une grande accalmie.  

Les deux intermèdes viennent ficeler le tout, question d’offrir un emballage complet de la part des Norvégiens. Intermezzo I – Lönnlig Gudlig laisse une ligne de guitare suivre le ruissellement d’un cours d’eau. Des coups sur la caisse claire offre une cadence militaire, juste avant de tomber dans les sphères éthérées des claviers très années ‘70s. Finalement, Intermezzo II – The Navigator demeure plus cacophonique ou peut-être même, jazzée lors des premières mesures. Par la suite, Enslaved nous dirige vers une ligne hard rock à la guitare. On suit cette ligne qui prend de l’expansion alors que d’autres éléments viennent s’y greffer, juste avant de fermer le tout avec un vrombissement aux synthétiseurs.   

Une fois de plus, Enslaved prouve que le fait d’être productif, pratiquement à l’excès, demeure possible car en l’espace d’un an, le groupe a sorti un album studio, 4 albums/Blu-ray en concert et ce mini-album et tout ça, sans ne jamais altérer la qualité du produit. 

Ce qui veut dire qu’en tant qu’amateur du groupe, tu te vois choyé. Par contre, ton portefeuille passe au batte et ce, solidement! 

Disponible le 1er octobre sur Nuclear Blast.

http://enslaved.no/