Il est difficile pour moi de faire la critique de cet album en toute neutralité puisque j’avais vraiment hâte à la sortie de celui-ci. C’est un peu imprévu même, puisque Leprous n’a pas pu conclure la lancée de leur album de 2019 Pitfalls avec une tournée.

Ce n’est cependant pas perdu puisque la formation norvégienne a pu travailler sur autre chose, et ce, dans 3 studios différents afin de nous servir ce 7e opus.

On s’entend pour dire que Leprous a plus d’un tour dans son sac et que le style même du groupe est assez difficile à décrire. Cependant, je peux qualifier cet album de dynamique et de polyvalent.

La première pièce, Running Low, est leur premier single. Selon moi, il est important qu’un album débute avec une pièce forte et c’est exactement ce qui se passe ici. Il est aussi très audacieux de débuter avec une pièce de 6 minutes 30, mais ça met la table pour la suite.

Tout au long de la pièce et de l’album, on y intègre des strings et des brass, un peu à la Opeth ou à la James Bond. Les rythmes sont déconstruits tout en étant intelligents.

La deuxième pièce, Out of Here, est ma favorite sur l’album. Ce qui distingue Leprous de tous les autres groupes du genre, à mon avis, est le chanteur, Einar Solberg. Nous, on n’a pas peur de ça le falsetto. Sur ce morceau on vient donc chercher toute la virtuosité du leader du band puisque celui-ci chante le refrain sur deux octaves différentes. C’est pratique courante dans le groupe, mais ça m’impressionne à chaque fois.

Par la suite, Silhouette tombe du côté plus électro. La basse résonne bien et la rythmique rapide du début, mais tout en simplicité, vient créer une bonne ambiance. Plus elle avance, plus la pièce cherche à atteindre un certain chaos.

La puissance et la polyvalence vocale du chanteur est encore une fois le punch de l’album. Les musiciens sont excellents, mais la couleur ne serait pas la même sans Einar.

Dans All the Moments, on saisit immédiatement l’influence jazzy des musiciens. Bon, évidemment que dans le prog, ce n’est pas une grande surprise, mais je trouve que ça ajoute une certaine qualité au son et à la recherche sonore et rythmique d’un groupe lorsqu’on y intègre ces couleurs.

Si vous ne connaissez pas Leprous, il faut savoir qu’ils aiment escalader jusqu’au climax. Dans les pièces suivantes, on retrouve donc des moments de piano, de douceur et d’ambiances parfois glauques, comme par exemple dans The Shadowside. J’apprécie aussi qu’avec Have You Ever, on mélange le côté organique du jeu d’instrument avec le côté plus automatisé de l’électro si je peux me permettre de le dire ainsi.

Après quelques écoutes, je m’aperçois que je reconnais déjà quelques mélodies qui sont faciles à retenir et donc assez plaisantes à chanter, tout comme dans The Silent Revelation, leur 2e single.

On Hold, la pièce la plus longue de l’album, se construit tout en lenteur et en finesse, tout comme la suite de l’album qui est ma foi assez bien tricoté.

Aphelion consiste donc en un album avec des sons riches, des accords brillants, tout en demeurant un brin dans un certain côté pop catchy, ce qui ne me déplaît pas tant. Cela ne réussira toutefois pas à satisfaire les appétits des plus brutaux, mais probablement les plus musicaux.

Ça sort le 27 août sur Century Media.

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