Ce nouvel album de la formation canadienne Razor est une surprise, autant pour les amateurs de metal que pour le groupe. Effectivement, c’est que dans les années ’90, le guitariste de Razor, Dave Carlo, avait décidé de se retirer du domaine musical. Sentant que le public se désintéressait du style thrash et speed metal, il avait décidé que le jeu n’en valait plus la chandelle. Fini Razor, un boulot régulier et merci d’avoir participé.

Par la suite, le phénomène qu’est internet a permis à de nombreuses personnes d’échanger des fichiers de musique, de découvrir de nouvelles formations autant que de se mettre à l’oreille des pionniers du genre. Forums de discussions, téléchargements illégaux et échanges de fichiers ont fait que le nom de Razor s’est retrouvé sur bien des claviers.

Quand le nom de ton groupe revient un peu partout, les offres face à des concerts réunions se présentent aussi. Dave Carlo a attendu assez longtemps avant de décider de réanimer la bête complètement et totalement. Malgré ses ennuis de santé plutôt graves, avec un cancer de la langue et une paralysie de Bell, il a décidé de sauter dans le tas.  

Par la suite, il y a le label américain Relapse Records qui a sorti leur album enregistré en concert au Japon en plus de rééditer une bonne partie du catalogue du groupe. Razor revivait, dans un sens. L’intérêt se voulait palpable, restait à savoir si le groupe pouvait (et surtout voulait) produire du nouveau matériel.

C’est en 2022 que Razor va proposer son nouvel album, qui ne comprend que du matériel original. Toujours confortable avec leur entente avec Relapse Records, c’est avec ce label que ce groupe canadien va offrir Cycle of Contempt, une production sans fling flang d’une quarantaine de minutes.

Dès que tu regardes la couverture de l’album, tu sais que tu es en business. Nous pouvons voir la mascotte de Razor qui se veut grimpée sur les épaules d’un homme d’affaires (entouré de deux dames) dont la tête a été découpée par la guitare du « Executioner ». Cette pochette nous ramène directement vers les années ’80, période florissante pour cette troupe torontoise.

Poings à la ligne

Musicalement, j’avais placé mes attentes plutôt basses, par contre. Je me souviens avoir acheté au marché aux puces le dernier album du groupe, Decibels, vers la fin du millénaire et il s’est vite retrouvé dans le rack, à côté de Shotgun Justice. Est-ce que cet album serait une tentative malhabile de vouloir profiter du moment?

Pas du tout. Cycle of Contempt est un album pertinent et incisif qui débute sur Flames of Hatred avec le son d’un ampli de guitare qui s’allume et un chant acclamant le groupe, lors d’un concert. Ensuite, pétarade. Thrash metal beurré bien épais, des riffs, beaucoup de riffs, une basse pimpante et la voix éraillée de Bob Reid te conseille de plonger la main dans ta poche pour lui offre une p’tite Halls mentho-lyptus.  

Chants accompagnateurs lors des refrains, une production crue et des riffs accrocheurs se poursuivent sur Jabroni, Off My Meds et A Bitter Pill. Le tout rentre en cimonaque, pas de répit et Razor galope. En entendant les chansons que sont Crossed, All Fist Fighting et Setup, tu te rends compte que le nouveau batteur du groupe, Rider Johnson, est rapide, précis et efficace non seulement sur les deux grosses caisses mais sur son kit au complet.

Thrash ravigotant qui salue la vieille école amplement, Cycle of Contempt ne prétend pas révolutionner le genre. C’est plutôt que Razor ne veut que continuer à vous faire participer à la valse toxique, directement dans le pit!

Disponible le 23 septembre sur Relapse Records.

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