Tant qu’à se tourner les pouces à la maison durant le confinement, la formation Khemmis a fait comme bien d’autres groupes. Les membres de Khemmis se sont mis à l’œuvre, ont sorti des riffs, ont trouvé un nouveau bassiste et ont enregistré un tout nouvel album pour notre plaisir auditif.

De toute façon, le dernier album datait de 2018 si l’on ne compte pas le mini-album Doomed Heavy Metal, sorti l’année dernière. Khemmis était donc dû pour nous en présenter un et il est bien intéressant d’entendre Deceiver, cette quatrième sortie pour le groupe du Colorado.

Si sur chaque album nous retrouvons des moments épiques à la guitare, je sens que sur ce nouvel album, les mouvements homériques sont maintenant relayés aux voix qui se veulent encore plus précises et à l’unisson.

En écoutant l’album à quelques reprises, je me disais que j’avais probablement manqué d’attention et que certaines parties de guitares avaient dû m’échapper mais il n’en est pas ainsi. J’étais plutôt ébloui par l’effort face au travail de surexposition des gorges, autant pour ce qui est des portions claires du guitariste Phil Pendergast que pour l’ajout du feulement du guitariste Ben Hutcherson.

La pièce qui m’impressionne le plus sur cet album demeure Shroud of Lethe. Son introduction se veut langoureuse. La tension monte pour bien retomber sur des roulements aux tambours. La voix langoureuse de Pendergast reprend le flambeau et nous avons pratiquement l’impression d’entendre un gros hit au caramel de Staind.

On assiste à une avancée tumultueuse où les mesures musicales nous donnent l’impression d’une avancée pénible dans une vallée enneigée. Khemmis se veut excessivement habile dans la création d’un univers imagé transposé en musique.

Les chansons comme Obsidian Crown et Avernal Gate donnent les élans nécessaires à l’album pour créer un dynamisme. Elles demeurent doom mais avec un boogie très hard rock qui verse dans le même domaine que ce que peut proposer une formation comme Spirit Adrift ou The Sword, lors des premiers balbutiements du groupe.

House of Cadmus et Living Pyre s’occupent d’asséner les coups plus lourdauds et pesants sur Deceiver. L’attitude doom est omniprésente mais la dimension héroïque du hard rock se pointe toujours le nez, question de t’accrocher vivement par le lobe d’oreille.

Habile production de la part de Khemmis, il est excessivement rafraichissant de se laisser charmer par cet album qui t’attire par les voix proposées, un peu comme les sirènes qui charmaient les marins.

Ne reste plus qu’à ravoir le groupe sur scène et ce, dès 2022!

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