Si tu as la radio dans ton auto, tu as peut-être déjà écouté la station américaine 99.9 The Buzz, pour te désennuyer. Cette station, c’est le CHOM des années alternatives de la décennie ’90. Une formation qui y joue souvent est ce duo du nom de Local H. Lors des années grunge, tous les labels cherchaient le prochain Nirvana. Tous cherchaient les clones de ce fantastique trio de Seattle. Local H en était un justement quoique le tout se faisait en tant que duo. Avec son approche minimaliste et son grain de voix assez similaire que celui de Cobain, Local H plaisait à ceux qui appréciaient cette sphère sonore.

Avec Mantar, c’est comme si Local H était un groupe formé il y a 10 ans. Les influences demeurent pratiquement les mêmes, l’attaque est du même calibre sauf que l’approche inclut aussi une touche de black metal sludgée.

À l’écoute de cet album qu’est Pain Is Forever and This Is the End, tu retrouves une collection de chansons qui se veulent sombres, glauques mais qui proposent tout de même une touche excessivement accrocheuse. Des élans qui peuvent te remémorer, justement, ce scintillement si particulier que pouvait nous offrir Nirvana.

Par contre, Mantar met son sludge en avant, bien en avant. Dès que tu appuies sur PLAY, tu entends une salve bien vigoureuse de guitare acidulée sur Egoisto, pièce qui se veut bien accotée par les percussions. Cette excursion commence avec une touche acrimonieuse et le tout est confirmé par la voix serpentaire de Hanno, guitariste et gorge principale chez Mantar. Même si le tout est aigre sur les premières mesures, on tombe vers une descente bien sentie et le tout prend une tournure adoucie vers la portion médiane de la pièce, la rendant excessivement large et bien béante.

Grignoté par les rats

C’est l’avantage avec Mantar, malgré leur propension à rendre le tout bien affuté, il y a toujours des moments aimables dans chacune des pièces proposées sur cet album. La preuve irréfutable demeure la chanson Hang ‘Em Low (So the Rats Can Get ‘Em). Cette chanson débute de façon incendiaire mais les changements rythmiques se veulent fréquents. Ce qui semble être une chanson plutôt lugubre, très noircie, prend une tout autre direction avec son refrain légèrement plus chaleureux.

Orbital Pus te propose de devenir un leader du culte, lors de son introduction. Il paraîtrait que la place soit libre! Un élan est pris, le venin est âcre et le tout explose musicalement dans une roulade musicale qui caractérise bien cette chanson. La pièce Of Frost and Decay est vraiment grungy dans sa livraison. Ses premières mesures te ramènent en 1994, pour ensuite te remettre le nez dans un esprit sludge noirci et la chanson Walking Corpse est celle où le batteur Erinc fesse le plus fort sur son kit. Sa partie finale est vraiment digne d’un Cobain en corpse paint!

La chanson New Age Pagan m’épate avec son attirail très rock, à la base. La voix est chaleureuse, presque susurrée et elle suit la cadence. Au centre de cette chanson, on retombe avec un gros riff bien gras pour reprendre avec l’approche plus susurrée.

Pain Is Forever and This Is the End est un album intéressant qui se veut juste assez crotté pour celui qui aime cela bien salaud. Les quelques souffles vers le haut de la vague pour reprendre un peu d’air aident grandement les chansons de cet album, permettant d’avoir une certaine luminosité dans autant de noirceur.

Disponible dès le 15 juillet sur Metal Blade Records.    

www.mantarband.com