Un peu comme un Mr. Patate, la formation The Crown demeure une belle grosse pomme de terre avec des pièces et/ou accessoires qui se veulent, interchangeables. Que tu décides de lui mettre un chapeau melon, des cils de Madame Patate avec des souliers de sport, pour ensuite lui enlever le chapeau melon pour lui mettre un béret mauve avec une rose mais que finalement, tu décides de lui remettre le chapeau melon; il demeure Mr. Patate.    

Et personne ne va se demander qu’est-ce que c’est. C’est un jouet de création. Une pièce maîtresse qui te permet de varier, d’improviser. C’est de la pureté, brute! Mais à la base, c’est une entité qui permet à ceux et celles qui le manipulent d’en tirer une satisfaction artistique.

Aucun besoin de le tourner de tous les bords, de tous les côtés. Nous savons tous que peu importe les changements et les incarnations, que les pièces alternent, se modifient et puissent même revenir, il reste que The Crown est comme ce tubercule comestible; il est fidèle à lui-même.

Avec les années, cette formation suédoise a vécu plusieurs changements au niveau du personnel. Des membres allant, quittant et revenant tout en accueillant de nouveaux, il reste que l’on se rend compte qu’à la base, The Crown est encore une superbe machine de death metal à boulettes de viande. Surtout depuis les deux derniers albums.

Effectivement, depuis Cobra Speed Venom en 2018, The Crown a repris le chemin de l’agressivité. Avec Royal Destroyer, nous sommes encore dans cette ardente bataille de death metal suppurant le thrash metal.  

Cet album débute avec une hargne indéniable grâce à Baptized in Violence. En moins d’une minute et 20 secondes, on comprend que ce ne sera pas une production soyeuse. Motordeath se veut croustillante à souhait. Pièce rapide et bien exécutée, elle est hyperactive mais contrôlée. Même constat avec Let the Hammering Begin!  

Sur Ultra Faust, tu as l’impression qu’en introduction, tu auras l’occasion d’entendre l’introduction de Only d’Anthrax. Quoique par la suite, les Suédois nous amènent ailleurs avec une attaque discordante entre la guitare et les percussions qui mitraillent en mode grind.

Avec Devoid of Light, on sent une influence plutôt floridienne sur cette chanson tandis que Scandinavian Satan carabine une attitude punk crasse sur une palette de metal hurlante.

The Crown a proposé la chanson We Drift On comme deuxième extrait de l’album et pour être franc, je trouve que c’est la seule chanson sur Royal Destroyer qui ne vaille aucunement le détour. Avec ses ponts musicaux pratiquement militaires, cette pièce casse la cadence qui était engagée depuis le début de l’écoute.

C’est un peu comme d’essayer de faire fitter ton Mr. Patate à l’intérieur de ton Faucon Millenium. Il y a des bouts qui vont dépasser et c’est moins intéressant.

En gros, Royal Destroyer est un album très efficace qui nous confirme que The Crown est encore pertinent et que, contrairement à Mr.Patate, aucune compagnie n’a besoin de le dénaturer pour tenter de nous le faire passer pour autre chose que ce qu’il est à la base!

Disponible le 12 mars sur Metal Blade Records.

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